Maux de tête pendant la grossesse, que faire ?

Par : Julia Ebbens, nutritionniste.

Comme si composer avec les nausées matinales n’était pas suffisant, 39 % des femmes souffrent également de maux de tête au cours de leur grossesse.

Dans la plupart des cas, ces épisodes gênants, mais transitoires sont la conséquence naturelle de l’adaptation du corps à la grossesse, bien qu’ils signalent parfois un déséquilibre sous-jacent.

Découvrons comment gérer de façon sûre et efficace les maux de tête de grossesse !

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Pourquoi nous courons un risque accru pendant la grossesse

Nous savons que le corps subit un changement important lorsqu’il accueille un bébé en pleine croissance.

L’effet de ce développement peut se manifester de diverses manières physiques pour la future mère. De la même façon que l’augmentation de l’HCG (l’hormone de la grossesse) explique les nausées de début de grossesse, les bouleversements hormonaux nous prédisposent également aux maux de tête une fois enceinte.

En plus des fluctuations hormonales, une amplification du volume sanguin se produit chez les femmes enceintes pouvant parfois déclencher des maux de tête. En outre, une série de facteurs pouvant accroître encore le risque de céphalée vient s’ajouter à ces altérations naturelles de la grossesse.

Ceux-ci incluent un sommeil de faible qualité, un stress élevé, la décision de renoncer à la caféine, une mauvaise posture liée à notre corps changeant, ainsi que des chutes de taux de sucre dans le sang, potentiellement exacerbées par notre aversion à la nourriture pendant les périodes de nausées.

Bien sûr, les maux de tête peuvent aussi être dus à la déshydratation, car il peut être facile d’oublier de boire abondamment avec tout ce qui vous arrive, et l’envie peut manquer lorsque les nausées matinales surviennent.

Les facteurs ci-dessus ont tendance à produire des céphalées de « tension », gêne bénigne, mais courante, généralement traitée par le repos, la détente et une alimentation saine.

Pour certaines femmes cependant, les maux de tête peuvent s’avérer plus problématiques. Celles souffrant de migraines périodiques avant la grossesse éprouvent une >aggravation des symptômes telle qu’elles subissent des flambées soudaines accompagnées de troubles désagréables de nausée et d’« aura ». Toutefois, bien que cela soit plus difficile à gérer que les céphalées de tension ordinaires, elles ne présentent aucun risque pour la mère ou le bébé.

Parfois, les maux de tête pendant la grossesse sont le signe d’une affection plus préoccupante comme la prééclampsie ou l’hypertension, que nous aborderons par la suite.

Les stratégies de traitement

Le traitement dépend vraiment de la cause et du type de mal de tête impliqué.

Par exemple, pour le mal de tête ordinaire (qu'on appelle "céphalée de tension"), des études indiquent que les huiles essentielles telles que la menthe poivrée ont un rôle à jouer (probablement en raison du composé menthol présent dans cette huile rafraîchissante), appliquées entre autres localement pour réduire la sensibilité à la douleur.

De même, le massage, le yoga et le sommeil peuvent soulager ces douleurs de type tension (ainsi que les migraines), tout comme une alimentation équilibrée et le respect des niveaux de consommation de caféine recommandés pendant la grossesse (environ 200 mg par jour).

L’application de compresses froides/chaudes peut aussi apaiser la zone et favoriser la circulation sanguine pour diminuer la tension présente.

Au début de la grossesse, lorsque les crises de migraine sont plus susceptibles de se produire, il peut être utile de limiter certains déclencheurs alimentaires, notamment :

Les analgésiques conventionnels comme le paracétamol sont une autre possibilité si la douleur ne peut être maîtrisée par le biais de méthodes naturelles d’alimentation, de sommeil et de gestion du stress.

Cependant, veuillez demander conseil à votre médecin ou à votre pharmacien durant cette période, car il est préférable d’éviter certains médicaments, y compris ceux de types anti-inflammatoires non stéroïdiens.

En cas de doute, consultez !

Bien sûr, il est parfois difficile de distinguer ce qui fait partie intégrante d’une grossesse normale et saine de ce qui doit être sujet de préoccupations. Un mal de tête plus fort que d’ordinaire, dont la gravité augmente ou qui s’accompagne de symptômes peut requérir un examen plus approfondi.

Afin d’éviter toute anxiété superflue, vous pouvez facilement écarter les causes les plus inquiétantes de la prééclampsie/l’hypertension en consultant votre médecin. Et ne vous alarmez pas si ces complications sont responsables de vos maux de tête de grossesse, car ce sont deux troubles gérables qui se contrôlent très bien avec le suivi de votre médecin.

Points clés à retenir