La toxoplasmose est une maladie que l’on contracte lorsque l’on se retrouve en présence du Toxoplasma gondii, qui est un parasite.
L’hôte définitif du toxoplasme est le chat (et plutôt le chat sauvage). Comprendre ici qu’il s’agit en fait, d’une maladie pour chat et que le toxoplasme a besoin du chat pour compléter le cycle naturel de sa vie (naitre, se développer, se reproduire…)
En quoi cela concerne t’il l’espèce humaine alors ? L’Homme est un hôte accidentel. Il peut « héberger » ce toxoplasme lorsqu’il est au contact. Pour le toxoplasme, c’est une impasse, et pour l’Homme ça se traduit habituellement par une maladie passagère et aspécifique. Habituellement, ça prendra la forme d’un syndrome pseudo grippal léger.
Oui, mais petit problème, ça peut devenir nettement plus problématique pour un fœtus en formation.
Comme expliqué plus haut, c’est le chat qui est porteur. Il porte le toxoplasme dans son système digestif, et l’excrète par ses selles. La transmission directe du chat à l’homme est exceptionnelle.
Le plus souvent, c’est l’eau de pluie qui va ruisseler au contact des selles infectées, drainer le toxoplasme vers les nappes phréatiques ou zone d’eau de stockage et contaminer l’eau et la terre.
Ces eaux peuvent être utilisées pour l’arrosage des plantations, ou pour l’élevage du bétail. On pourra donc retrouver ce parasite sur les fruits et les légumes arrosés, ainsi que dans la viande (notamment de bœuf) qui aurait pu être en contact. Il en va de même pour les produits potentiellement souillés par la terre.
En cas d’ingestion du toxoplasme par la femme enceinte, l’infection est alors possible.
Il n’existe pas de traitement préventif (vaccin ou équivalent) contre la toxoplasmose. Afin d’éviter la contamination, il faut donc éviter les situations à risques.
Il faut éviter le contact avec les produits potentiellement souillés par la terre ou l’eau d’arrosage agricole, c’est-à-dire les fruits et les légumes souillés. Il faut donc les laver abondamment à l’eau claire, voire au vinaigre. Cela ne s’applique que si la partie mangée est au contact de la terre. Par exemple, il faudra bien nettoyer une tomate, une salade ou une pomme. Par contre, une orange, une banane ou une pastèque n’auront pas nécessairement besoin d’être lavées plus que ça (sauf si vous en mangez la peau mais c’est une autre histoire…).
Lavez-vous bien les mains après avoir cuisiné des fruits et des légumes également.
On peut retrouver des implants de toxoplasme dans le muscle du bétail et donc dans la viande. Par contre, le toxoplasme ne résiste pas à la chaleur de cuisson. Il faut donc bien cuire la viande pour éviter ce risque.
Il n’est pas question de vous séparer de votre chat, mais quelques mesures de précautions simples peuvent être appliquées.
Évitez le contact avec la litière du chat. Pendant le temps de la grossesse, c’est votre compagnon, ou compagne qui s’en chargera.
Si c’est impossible, portez des gants pour changer la litière et lavez-vous bien les mains après.
A noter que s’il s’agit d’un chat d’appartement, qui n’a jamais été au contact avec le monde extérieur, il n’a probablement jamais été en contact avec le toxoplasme…
On vous proposera une sérologie toxoplasmose (prise de sang) en début de grossesse. Cela fait partie des examens obligatoires.
Si vous êtes immunisée, bonne nouvelle ! Ça vous fera des prises de sang en moins, et des soucis en moins concernant les fruits et les légumes. En ce qui concerne la viande vous n’êtes pas tout à fait sortie d’affaire puisque le risque de listeria persiste.
Si vous n’êtes pas immunisée, on contrôlera tous les mois qu’il n’apparaisse pas de séroconversion toxoplasmique. Il s’agit donc de réaliser une prise de sang mensuelle et d’être vigilant sur les précautions à prendre, comme expliquées plus haut.
Cela signifie que vous n’étiez pas immunisée en début de grossesse mais que vous avez été en contact avec le toxoplasme pendant la grossesse. Pour l’instant, rien ne prouve que ce toxoplasme ait atteint le bébé. Votre médecin vous prescrira un antibiotique pour diminuer la probabilité de contamination de la poche des eaux et du bébé. Parallèlement, on vous proposera une amniocentèse (prélèvement de liquide amniotique avec une aiguille) pour mettre le liquide de bébé en culture et voir s’il est contaminé. (Par technique PCR).
Soit il n’est pas contaminé, et vous poursuivrez l’antibiotique prescrit jusqu’à la naissance, associé à une surveillance échographique.
Soit il est contaminé, et on parle alors d’infection prénatal. L’antibiothérapie sera modifiée et la surveillance échographique se fera dans un centre de référence, à la recherche de signe échographique de toxoplasmose congénitale.
Plus la séroconversion intervient tôt dans la grossesse, et moins la probabilité de passage du placenta est grande. Par contre, en cas de passage, les conséquences peuvent être graves, voire catastrophiques.
Si la séroconversion intervient tard, la parasite à plus de chance de passer la barrière placentaire, par contre les conséquences sont habituellement moins graves.
Parfois, la prise de sang est douteuse. C’est notamment le cas, lorsque sur votre premier bilan, on retrouve une trace d’infection. La question est donc de savoir si vous avez été en contact récemment, auquel cas, c’est une vraie séroconversion, ou bien s’il s’agit s’une « cicatrice sérologique », séquelle d’une infection lointaine.
Pour faire la part des choses, deux possibilités : soit il existe un tube de sang à vous dans un laboratoire, correspondant à une prise de sang que vous auriez fait au préalable pour une autre raison, et on peut alors réaliser une sérologie sur ce tube et voir si l’infection à eu lieu entre les deux. Soit (plus fréquemment), on réalise un test d’avidité. Grâce à ce test, on peut savoir si l’infection date d’il y a plus ou moins de 4 mois, et donc de savoir si vous étiez déjà enceinte ou non.
